Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/91

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prendre les travaux qui serviront bientôt à vous acquitter. »


— C’est encore à vous, je le devine, que nous devons ce bienfait, chère dame, s’écria madame Raymond en baisant les mains de Clotilde, tandis que les enfants se prosternaient devant elle.

— Non, mes amis, répondit-elle, et vous m’en voyez non moins surprise que vous. Comment aurais-je pu vous obtenir ce reçu de votre propriétaire, je ne lui ai jamais parlé et j’ignorais votre dette envers lui ; vous aviez eu le tort de me la cacher.

— C’est que vous faisiez déjà tant pour nous… dit le malade. Et puis j’espérais toujours reprendre mes travaux.

— Je ne connais pas cette écriture, reprit Clotilde en relisant la lettre… ni ce cachet, il n’a ni armes… ni chiffre… On veut rester inconnu… Peut-être avez-vous fait savoir votre triste position à l’ambassadeur de France ?

— Moi, Madame, demander l’aumône à un ennemi, à un renégat de l’empereur Napoléon, s’écria le vieillard en soulevant sa casquette en signe de respect pour le nom qu’il proférait. Ah ! je verrais plutôt là mourir de faim mes pauvres enfants et leur mère, que de…