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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/282

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» Puisse la douce paix rentrer dans sa famille, et le repentir d’un coupable consoler… mais non, ce vœu est au-dessus de mon courage. À cette affreuse idée, tout sentiment généreux expire dans mon cœur. Je sens la haine succéder à l’amitié ; mon sang bouillonne et j’oublie jusqu’au serment que j’ai fait d’obéir à Léonie…

» Ah ! calme ce délire, toi qui disposes de tous les mouvements de mon âme… commande à mon désespoir de respecter le bonheur d’un autre, et redis-moi que ce bonheur ne vaut pas mon supplice. »



XXXV

La lecture de cette lettre, au lieu d’ajouter à mes regrets, me les fit oublier, et le plaisir d’inspirer tant d’amour l’emporta sur tous mes chagrins.

Une heure avant, le départ d’Edmond me semblait le terme de ma vie, depuis que j’avais lu sa lettre, j’espérais succomber à mon émotion en le revoyant,