Page:Nichault - Marie.djvu/67

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SCÈNE III.


MARIE, seule.

Oui, son oncle a raison… ôtons-lui tout espoir, eh ! comment en conserverait-il ? Pourrais-je lui laisser ignorer plus long-temps le secret de ma naissance ; et s’il l’apprend, son mépris peut-être… Ah ! malheureuse ! ne le revoyons plus ; ce soir même, éloignons-nous d’ici. Oui, l’honneur, l’intérêt d’Hélène, tout me l’ordonne ; cachons-lui mon projet, et dès qu’elle reposera, quittons ce village ; en marchant toute la nuit, je puis arriver demain au couvent du calvaire. C’est là seulement que je trouverai un asile contre ma faiblesse et l’amour de Saint-Elme, c’est là que, fesant vœu de l’oublier (apercevant Saint-Elme) Ciel ! c’est lui.


SCÈNE IV.


MARIE, SAINT-ELME.


SAINT-ELME, la retenant.

Arrêtez, il n’est plus temps de fuir, le malheur nous unit. Déshérité, maudit par mon oncle, je ne possède plus rien. Famille, rang, fortune, j’ai tout sacrifié pour vous, pour vous qui êtes ma vie. Ah ! ne m’abandonnez pas, quand je n’ai plus que vous au monde.