Oh ciel ! qu’avez-vous fait ?
J’ai bravé une autorité barbare, pour accomplir le plus saint des devoirs, car vous le niez en vain, j’ai troublé à jamais le repos de Marie. Ses pleurs, son courage à me fuir, tout m’en donne l’assurance.
Non, non, ne croyez pas…
Si, je crois que tu m’aimes, et que ta vertu seule s’oppose à mes vœux. Mais si cette vertu te fait préférer le malheur à mon amour, serais-je moins noble que toi… Puis-je oublier que, sans l’effroi que ma passion t’inspire, tu vivrais heureuse au sein d’une famille respectable qui t’avait adoptée comme un enfant chéri ; n’est-ce pas moi qui t’ai enlevée à ta bienfaitrice, qui t’ai ravie à une existence honorable, pour te plonger dans la misère. Ah ! mon devoir est de te secourir, de te protéger, de te rendre enfin le bonheur que je te coûte.
S’il est vrai que votre cœur me doive quelque sacrifice, oubliez-moi, soumettez-vous aux ordres de votre famille ; croyez que tous deux nous serions punis de les avoir bravés ; on m’accuse, justifiez-moi par votre obéissance, c’est alors que je vous aimerai.
Il n’est plus temps, te dis-je ; j’ai rendu mon pardon