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L’HÔTE QUE L’ON N’ATTENDAIT PLUS

Elle s’appuya à lui et obéit.

Elle n’avait rien que des égratignures. Seulement alors, elle vit qu’il avait le bras bandé.

— Je suis blessé, mais ce ne sera rien. C’est un miracle que l’appareil soit tombé sur les arbres qui l’ont retenu dans sa chute.

Il montra la carcasse de l’avion au-dessus d’eux.

— Je vous ai descendue dans les bras. Heureusement, vous n’êtes pas lourde.

— Qu’allons-nous faire ?

Antoine semblait grave.

— En principe, nous devrions rester près de l’appareil jusqu’à ce qu’on nous recherche, ce qui arrivera d’ici peu quand le poste de Kandi aura signalé qu’il ne nous a pas vus. Mais, dans cette forêt, ce ne sera pas facile de nous retrouver. Comme nous avons suivi le balisage, je sais à peu près où nous nous trouvons. L’endroit est habité par différentes tribus. Voulez-vous que nous risquions notre chance dès que vous serez remise ?

— Je ferai ce que vous déciderez.

Ils partirent donc emportant leurs provisions de chocolat et leurs revolvers.

Ils marchèrent comme des enfants égarés, dans un monde inhabituel, effrayant.

Ce qui les impressionnait le plus c’était le silence total, pesant, que brisait seul le bruit de leurs pas.

Brigitte dormit, la tête sur l’épaule de son compagnon pendant qu’il veillait, puis ils reprirent leur marche.

Il y avait des heures et des heures que Brigitte mettait consciencieusement un pied devant l’autre. Elle était lasse à en mourir. Par moment, elle pensait qu’elle aimerait se coucher sur l’humus tiède et y rester toujours. Mais il y avait Antoine qui voulait la sauver… qui la sauverait… Et elle continuait à marcher de plus en plus lentement.

Tout à coup, il signala :