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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Tiens, justement. Voici une petite qui débute et qui cherche du boulot. Je crois qu’elle fera ton affaire.

Liliane avait du regard évalué le corps que moulait le maillot de travail, les petits seins fermes bien plantés, la ligne harmonieuse des hanches, la taille souple, les cuisses longues et pleines ; puis avait fixé le visage où l’adolescence éclatait de fraîcheur en gardant encore un peu de l’enfance.

— Ça pourrait aller, fit-elle. Elle connaît le métier ?

— Elle sort de mes mains. Tu peux avoir confiance.

— Venez prendre un verre avec moi. On va voir ce qu’on peut faire ensemble.

Rapidement habillée, Ruby était descendue avec Liliane au bar du premier étage.

— Tu me conviens, mon petit, avait tout de suite décidé Liliane. Désormais nous serons sœurs.

— Mais nous ne nous ressemblons pas du tout.

— On voit que tu es jeune dans le métier. Aucune importance. Le maquillage et le costume se chargeront bien de cela. Quand tu connaîtras des Sisters qui sont sœurs pour de bon, tu viendras me le dire. Nous avons la même taille, la même corpulence. Ça suffit… Pour les appointements, voilà ce que je te propose : 60 % pour moi, 40 pour toi. Je prends un peu plus parce que je m’occuperai des engagements et que je réglerai le numéro. Ça colle ?