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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Je vais te le présenter. Tu vas voir. C’est un beau gars.

En effet Tonio entrait, sans enlever son chapeau. Il embrassa Liliane, puis, se débarrassant de l’étreinte qu’elle prolongeait, il se tourna vers Ruby. C’était un homme d’une trentaine d’années, au visage bronzé dans lequel brillaient deux yeux d’ombre. Il portait une petite moustache au bord de la lèvre supérieure. Il était vêtu avec un laisser-aller voulu.

— Mon mari, présenta avec fierté Liliane… Et ça, c’est ma partenaire dont je t’ai parlé. Elle habite maintenant ici.

— Tu n’as pas mal choisi, fit Tonio de sa voix nonchalante. Mes compliments. Enchanté de vous connaître.

Il s’était assis sur le pied du lit et détaillait Ruby.

— Alors, comme cela, vous débutez avec Liliane. Eh bien… je vous souhaite bonne chance. Mais dis donc, Liliane, donne-nous un godet. Un début, faut que ça s’arrose.

— Je n’ai plus rien. Tu as fini la bouteille de kummel hier soir.

— Eh bien, puisque tu es prête, va nous chercher une bouteille de cognac.

Liliane fouilla dans son sac et s’apprêta à partir.

— Ruby, mon petit, fit-elle au moment de sortir, tu seras gentille de laver les verres. Il y en a sur l’étagère, et tu rinceras le verre à dents.