Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Eh bien oui, un homme, un amant. Vous savez tout de même bien ce que c’est. Seulement, il faut savoir choisir, ne pas prendre la première mauviette venue, n’importe quel petit crevé. Faut prendre un homme qui soit un homme.

Ruby sourit.

— Je vois ce que c’est. Vous avez quelqu’un à me proposer.

— Peut-être bien.

— Et peut-on savoir qui ?

— Ça vous intéresse ?

— Dites toujours.

Tonio se leva, se campa devant elle.

— Moi.

Ruby, sans se décontenancer, le toisa.

— Vous ?

— Oui, moi. Vous êtes belle gosse. On pourrait s’entendre tous les deux.

— Merci bien. Vous êtes marié. Je n’aime pas prendre ce qui est aux autres.

La figure de Tonio fut traversée par un mauvais rictus. Mais Liliane entrait, portant la bouteille de cognac.

— Je vous ai fait attendre. Il y avait un monde fou chez l’épicier.

Tonio se rassit dans le fauteuil.

— On a bavardé tous les deux. Ma foi, on s’est très bien entendu.