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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Bien sûr. Je vais la commencer tout de suite. Je passerai tout à l’heure vous voir au commissariat.

— Je vous attends. Au revoir, Neyrac.

— Ah ! laissez-moi deux agents… et puis…

Il désigna du menton l’inspecteur qui avait le premier fureté dans la chambre.

— Laissez-moi aussi Chancerel. Il connaît bien le quartier. Il pourra me servir.

Le commissaire se mit à rire.

— Naturellement ; quand j’ai un inspecteur à peu près convenable, la P. J. me le souffle et, à moi, il ne me reste que les mazettes. Chancerel, vous resterez aux ordres de M. Neyrac.

— Bien, patron.

Des agents apportèrent un brancard. Pour faire glisser sur lui le corps, il fallut rabattre le bras de Ruby qui cachait son visage. Et la fraîche figure parut ; la bouche était à demi ouverte sur les dents d’une blancheur éclatante ; grand ouverts, les yeux exprimaient une épouvantable terreur. Ce regard fixe des yeux vitreux était hallucinant.

Max, qui n’avait pas quitté la chambre, s’approcha.

— Vous permettez, fit-il.

Et de ses longs doigts bronzés, il abaissa les paupières.

Ruby parut calmée. On jeta sur elle une couverture et on l’emporta.