Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/178

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pour la population autochtone que pour les individus immigrés. Il en était de même autrefois dans les pays de l’Europe occidentale, en particulier en France où le typhus sévissait depuis des siècles sous le nom de pourpre. Sa gravité d’ordinaire n’y était pas très grande. Les progrès de la civilisation, une propreté individuelle et sociale meilleure ont fait disparaître de chez nous cette maladie depuis plus d’un siècle, sans qu’on se soit douté que sa disparition suivait celle du pou. Lorsqu’un français contracte le typhus en pays étranger, il le prend, à présent, sous une forme sévère, souvent fatale s’il est adulte. Le typhus montre donc une tendance à diminuer de gravité sur les populations qu’il frappe régulièrement de pères en fils. Cependant sa virulence n’est pas abaissée pour l’espèce humaine puisque les races qui ont perdu le contact avec le typhus s’y montrent d’une sensibilité extrême. De cette double observation, il semble bien ressortir que, si le typhus avait continué de frapper l’espèce humaine toute entière, il se serait de lui-même, par tous les pays, atténué. L’existence de la forme inapparente comme maladie de récidive, chez lez gens qui ont subi une atteinte ancienne, indique par quelle étape le typhus aurait passé avant de disparaître du globe.