Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/179

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La fièvre jaune semble se comporter de la même façon que le typhus vis-à-vis des races qui habitent depuis longtemps les régions qu’elle frappe, en particulier vis-à-vis des nègres. Ne pouvant s’étendre sur toutes les régions du globe, en raison des conditions de température nécessaires à l’évolution de son agent pathogène chez le moustique qui le transmet (ce moustique présente une aire de dispersion très vaste), elle aurait donc une tendance naturelle plus grande à s’effacer que le typhus. Le typhus, en effet, peut se rencontrer dans les climats les plus froids puisque le pou, chez lequel son agent pathogène cultive, trouve, sous toutes les latitudes, les températures nécessaires à son évolution, grâce à la chaleur du corps de l’homme qui l’héberge. Dans les climats particulièrement rigoureux, le typhus montre une prédilection saisonnière pour l’hiver, le port des vêtements dont l’homme inculte ne se sépare point offrant les plus grandes commodités à la pullulation des parasites.

Retenons de ces faits leur signification générale qui est grande. Si nous nous plaçons au point de vue immédiatement pratique, nous avons plus à espérer, dans la lutte actuelle contre les maladies infectieuses, des méthodes dont notre intelli-