Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jamais espérer qu’un instant son mouvement s’arrête, que le nombre des chemins nouveaux se réduise ni qu’il y ait, au bout d’une seule de ces routes, un terme.

À condition de prendre pour guide l’imagination et la savoir infidèle, il n’est pas peut-être de plus beau voyage.

IL FAUT DANS NOTRE ÉTUDE SE MÉFIER
MÊME DE LA RAISON, DE LA LOGIQUE

Quels que soient les problèmes auxquels notre esprit s’attaque, l’arme la plus sûre que nous possédions pour les forcer est le raisonnement, la logique. C’est la conscience de la valeur d’un tel instrument et sa pratique qui ont fait l’homme civilisé et qui nous distinguent des peuples primitifs ou incultes. Nous attribuons ce bienfait aux Grecs parce que c’est d’eux que nous tenons l’instrument dans sa forme historique, bien en mains, artistement travaillé. Les Hellènes l’avaient reçu de peuples primitifs et, depuis le premier homme qui réfléchit, compara, jusqu’à nous, le perfectionnement s’est fait par une chaîne ininterrompue d’hommes.

Quel n’est pas notre étonnement lorsque nous