Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/45

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constatons, avec Lévy-Bruhl, que des peuples entiers ont ignoré, ignorent cette discipline, que, chez les non civilisés, effet et cause n’apparaissent pas liés ensemble, l’un découlant de l’autre.

Nous ne devons pas, dans l’étude des maladies infectieuses, faire fi du raisonnement. Il joue, dans nos acquisitions, un rôle considérable, nécessaire. Cependant, il faut nous garder de nous en remettre entièrement à lui seul pour nous éclairer sur les domaines inconnus et sur les conceptions de demain.

La logique, basée sur l’observation, permet de se rendre compte d’un problème, d’en faire le tour, de le délimiter, de chercher des rapports, des analogies avec des questions déjà résolues. Le fait nouveau acquis, la logique le clarifie, le complète, marque sa place dans le chapitre nouveau. Par la comparaison, le report, le décalquage d’une acquisition, faite dans un domaine, sur un autre, elle permet des acquisitions parallèles. Grâce au raisonnement, nous pouvons grouper des faits isolés, estimer les lacunes, nous donner des aperçus d’ensemble, préparer par conséquent d’autres conquêtes. Pour les réaliser, ne comptons pas sur lui. La raison va terre à terre. S’il s’agit d’un bond en avant, d’une véritable découverte, c’est l’imagination, l’intuition qui nous le donneront.