long du mur lézardé, sous les chardons et les rouges pavots.
Je suis encore un savant pour les enfants et aussi pour les chardons et les pavots rouges. Ils sont innocents, même dans leur méchanceté.
Je ne suis plus un savant pour les brebis : ainsi le veut mon sort. — Qu’il soit béni !
Car ceci est la vérité : je suis sorti de la maison des savants en claquant la porte derrière moi.
Trop longtemps mon âme affamée fut assise à table, je ne suis pas comme eux, dressé pour la connaissance comme pour casser des noix.
J’aime la liberté et l’air sur la terre fraîche ; j’aime encore mieux dormir sur des peaux de bœufs que sur leurs honneurs et leurs dignités.
Je suis trop ardent et trop consumé de mes propres pensées : j’y perds souvent haleine. Alors il me faut aller au grand air et quitter les chambres pleines de poussière.
Mais ils sont assis au frais, à l’ombre fraîche : ils veulent partout n’être que des spectateurs et se gardent bien de s’asseoir où le soleil darde sur les marches.
Semblables à ceux qui stationnent dans la rue et qui bouche bée regardent les gens qui passent : ainsi ils attendent aussi, bouche bée, les pensées des autres.
Les touche-t-on de la main, ils font involontairement de la poussière autour d’eux, comme des sacs de farine ; mais qui donc se douterait que leur