poussière vient du grain et de la jeune félicité des champs d’été ?
S’ils se montrent sages, je suis horripilé de leurs petites sentences et de leurs vérités : leur sagesse a souvent une odeur de marécage : et, en vérité, j’ai déjà entendu les grenouilles coasser dans leur sagesse !
Ils sont adroits et leurs doigts sont agiles : que veut ma simplicité auprès de leur complexité ! Leurs doigts s’entendent à tout ce qui est filage et nouage et tissage : ainsi ils tricotent les bas de l’esprit !
Ce sont de bonnes pendules : pourvu que l’on ait soin de les bien remonter ! Alors elles indiquent l’heure sans se tromper et font entendre en même temps un modeste tic-tac.
Ils travaillent, semblables à des moulins et à des pilons : qu’on leur jette seulement du grain ! — ils s’entendent à moudre le grain et à le transformer en blanche farine.
Avec méfiance, ils se surveillent les doigts les uns aux autres. Inventifs en petites malices, ils épient ceux dont la science est boiteuse — ils guettent comme des araignées.
Je les ai toujours vu préparer leurs poisons avec précaution ; et toujours ils couvraient leurs doigts de gants de verre.
Ils savent aussi jouer avec des dés pipés ; et je les ai vus jouer avec tant d’ardeur qu’ils en étaient couverts de sueur.
Nous sommes étrangers les uns aux autres et