Page:Nietzsche - Considérations Inactuelles, II.djvu/200

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qu’il reuonçait pourtant toujours davantage, par.principe et par une intelligente appréciation de ses compo. sitions, à toute espèce de succès auprès de ses con tempo. ’rains, ainsi qu’à toute idée d’influence, le « succès » et l’influence » vinrent à lui. C’est du moins ce qu’on lui assurait de tous côtés. · ’ A

Vainement essaya-t-il de montrer de la. façon la plus A péremptoire ce qu’il y avait pour lui d’équivoque et ’même d’humiliant pour lui dans ce « succès » ; onétait si pieu habitué à Voir un artiste distinguer entre la nature de ces d.i fî’érentes inüuences, qu’on n’ajoutait pas foi mèmeà ses protestations les plus solennelles. Dès qu’i l eut compris le rapport qui existe actuellement enà tre le monde des théâtres, le succès scénique et le caractère de l’homme d’aujourd’hui, son âme ne voulut é’j plus rien avoir de commun avec ce genre dethéâtre ; Il p I Ifattachait plus aucun prix à Venthousiasme esthétique etaux acclamations des foules agitées., il ne pouvait même fair autrement que de s’indigner en voyant son ’, =’art englouti sans discernement par le gouffre béant de ’H Yinsatiable ennui et de la chasse aux distractions. Come bien chaque effet obtenu devrait nécessairement être sus profondeur et sans idées, à quel peint il s’agissait q plutôt de satisfaire l’avidité d’un insatiable que de nour— rir un affamé, il pouvait s’en rendre compte d’après un phénomène qui se répétait régulièrement : partout, même parmi les exécutants et les virtuoses, ses compo’ ’sitions étaient traitées comme toute musique de scène, conformément aux formules vulgaires et traditionnelles du style d’opéra, Grâce à la complaisance de chefs d’orchestre stylés, à l’aide de coupures et de suppres-