vieux maîtres possédaient une finesse d’oreille depuis
longtemps perdue. Celui qui jadis apprenait à
bien écrire dans une langue moderne le devait à
cet exercice (aujourd’hui on doit, faute de mieux,
se mettre à l’école des vieux Français). Mais il y a
plus : il acquérait une conception de la grandeur
et de la difficulté de la forme, et d’avance était préparé
à l’art en général par la seule véritable voie,
par la pratique.
L’obscur et le trop clair l’un à côté de
l’autre. — Des écrivains qui ne savent en général
donner aucune clarté à leurs idées choisiront de
préférence dans le détail les désignations et les
superlatifs les plus forts, les plus exagérés ; de là
naît un effet de lumière pareil à un éclairage de
torches dans les sentiers embrouillés d’une forêt.
Peinture littéraire. — Un objet important aura sa représentation la meilleure quand on tirera comme un chimiste les couleurs du tableau de l’objet lui-même et qu’alors on les emploiera comme un artiste : en sorte que l’on fera naître le dessin des limitations et des transitions des couleurs. Ainsi le tableau acquerra quelque chose de