ancienne il soit souvent arrivé la même chose qui
maintenant se produit à nos yeux et à nos oreilles
dans le développement de la musique, notamment
de la musique dramatique : tandis que d’abord la
musique, dépourvue de la danse et de la mimique
(langage des gestes) qui l’explique, est un vain
bruit, l’oreille, par une longue accoutumance à
cette association de musique et de mouvement, est
instruite à interpréter sur-le-champ les figures de
sons et arrive enfin à un degré de compréhension
rapide, où elle n’a plus du tout besoin du mouvement
visible et comprend sans lui le compositeur.
On parle alors de musique absolue, c’est-à-dire de
musique où tout est sur-le-champ compris symboliquement,
sans plus de secours auxiliaire.
L’immatérialité du grand art. — Nos oreilles, grâce à l’exercice extraordinaire de l’entendement par le développement artistique de la musique nouvelle, se sont faites toujours, plus intellectuelles. Ce qui fait que nous supportons des accents beaucoup plus forts, beaucoup plus de « bruit », c’est que nous sommes beaucoup mieux exercés à écouter en lui la signification, que nos ancêtres. De fait, tous nos sens, par cela même qu’ils demandent d’abord la signification, par conséquent ce que « cela veut dire » et non plus ce que « c’est », se