tion nouvelle, laquelle n’a jamais existé. Mais
la paresse qui est au fond de l’âme de l’homme
actif l’empêche de puiser l’eau à sa propre fontaine. — Il en va de la liberté des opinions comme
de la santé, l’une et l’autre sont individuelles,
de l’une et de l’autre on ne peut poser une conception d’une valeur générale. Ce qui est nécessaire à un individu pour sa santé est pour un
autre déjà une cause de maladie, et beaucoup de
moyens et de voies qui mènent à la liberté de l’esprit peuvent, pour des natures d’un degré plus
haut de développement, être des moyens et des
voies de dépendance.
Censor vitæ. — L’alternance de l’amour et de
la haine distingue pour longtemps l’état intérieur
d’un homme qui veut être libre dans son jugement sur la vie ; il n’oublie rien et met tout au
compte des choses, bon et mauvais. À la fin, lorsque
toute la table de son âme est couverte des notes de
l’expérience, iln’aura plus pour l’existence de mépris
et de haine, ni non plus d’amour, mais il résidera
au-dessus d’elle, tantôt avec un regard de joie,
tantôt avec un regard de deuil, et, pareil à la nature,
aura dans la pensée tantôt l’été, tantôt l’automne.
Conséquence accessoire. — Celui qui veut sérieu-