pareil sacrifice de la personnalité. Il faut ajouter
à cela un autre dommage dont elles ont conscience :
leur genre d’occupation, une constante invite
à la plus grande sobriété, affaiblit leur volonté ;
le feu est moins vivement entretenu que sur le
foyer des natures poétiques : c’est pourquoi les
natures scientifiques perdent plus souvent que celles-ci,
à un âge peu avancé, leur belle vigueur et leur
floraison — et elles n’ignorent pes ce danger. Dans
toutes les circonstances elles paraîtront moins
douées parce qu’elles brillent moins, et elles compteront
moins qu’elles ne valent.
En quoi la piété obscurcit. — Oh attribue au
grand homme, dans les siècles qui lui succèdent,
toutes les qualités et toutes les vertus du siècle où il
a vécu — et c’est ainsi que les meilleures choses sont
sans cesse obscurcies par la piété qui ne voit en
elles’que des images saintes où l’on place et suspend
des offrandes de toutes sortes — jusqu’à ce qu’elles
finissent par être complètement couvertes et enveloppées
et qu’elles apparaissent plutôt comme des
objets de foi que de contemplation.
Être placé sur la tête. — Lorsque nous plaçons la vérité sur la tête, nous ne nous apercevons généralement pas que notre tête, elle aussi, n’est pas placée où elle devrait.