dur comme de la pierre, pour que la nouvelle église puisse s’édifier sur lui.
Qu’est-ce qui est plus périssable, l’esprit ou le corps ? — Dans les choses juridiques, morales et religieuses, ce qu’il y a de plus extérieur, de plus concret, donc l’usage, l’attitude, la cérémonie, a le plus de durée : c’est le corps à quoi s’ajoute toujours une âme nouvelle. Le culte, tel un texte aux termes fixes, est sans cesse interprété à nouveau ; les idées et les sentiments sont ce qu’il y a de flottant, les mœurs ce qu’il y a de dur.
La foi en la maladie, une maladie. — Le christianisme a été le premier à peindre le diable sur l’édifice du monde ; le christianisme a été le premier à introduire le péché dans le monde. La foi en les remèdes qu’il offrait en retour a été ébranlée peu à peu, jusqu’en ses racines les plus profondes : mais toujours persiste la foi en la maladie qu’il a enseignée et répandue.
Parole et écriture des hommes religieux. — Si le style et l’expression générale du prêtre, de celui qui parle comme de celui qui écrit, n’annoncent pas déjà l’homme religieux, il est inutile de prendre au sérieux les opinions de celui-ci sur la religion et en faveur de la religion. Ces opinions ont été sans force pour celui qui les professe, si, comme son