Page:Nietzsche - Le Cas Wagner (trad. Halévy et Dreyfus).djvu/33

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commence, — leur péril, leur idéal, leur aspiration… Parlons d’une manière plus courtoise : La philosophie ne suffit pas au grand nombre ; il lui faut la sainteté.[1]


4.

— Je vais encore raconter l’histoire de l’« Anneau ». Sa place est ici. Elle est, elle aussi, une histoire de Rédemption : avec cette variante que, cette fois, c’est Wagner qui est sauvé. — Wagner a cru, la moitié de sa vie, à la Révolution, comme il n’y a jamais eu qu’un Français pour y croire. Il la recherchait dans les caractères runiques de la Mythologie, il croyait découvrir en Siegfried le révolutionnaire typique. — « Quelle est l’origine de tout le malheur dans le monde ? » s’est demandé Wagner. « Les vieilles conventions », répondit-il, comme tous les idéologues révolutionnaires. En allemand : les coutumes, les lois, les morales, les institutions qui servent de fondement au vieux monde, à la vieille société. « Comment supprimer le mal du monde ? Comment abolir

  1. En français dans le texte.