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Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/97

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L’opposition d’effet produit par ses disciples et par Rousseau lui-même me frappa, en 1878, à la cérémonie du centenaire, à Paris.

Il s’en fallut de peu que l’éloge de Jean-Jacques, prononcé par Louis Blanc, ne me le rendît presque odieux.

Mais le Devin du village, que chantèrent aux applaudissements de l’immense auditoire quelques artistes de l’Opéra-Comique, me remit dans le vrai, et je fus attendri comme au temps où, dans le bois du Tot, je le lisais ému jusqu’aux larmes.

Il y avait en ce rhéteur une âme enchantée et enchanteresse.

Le Devin du village, la romance du Rosier, n’est musicalement que quelques notes, mais notes d’une mélancolie inoubliable, comme certains petits chants d’oiseau, entendus au réveil.


XX


Une petite fille avisée, quoique timide et discrète, allait sur les coteaux de son pays, le long des bois solitaires, garder les vaches de son père, quelquefois avec ses sœurs et son frère, d’autres fois seule, ce qui lui plaisait mieux, parce qu’alors elle pouvait à son aise écouter le chant des oiseaux. Le chant des