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Page:Noailles - Derniers vers, 1933.djvu/71

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Tristesse du héros, défiance du cœur,
Tumultueux désirs que la tendresse affine,
Et ces baisers brûlants comme sous l’Équateur,
Dont vous parliez à Joséphine !

— Dans un jardin du Rhin où passeront un jour
Vos régiments dorés que votre aspect déborde,
Beethoven écrira pour vous ce chant d’amour
Que dans la tombe il vous accorde.

— Et puis, comme un été qui n’a pas de couchant,
La gloire, feu constant, brûlant sur mille socles !
Et puis, un jour, ce mot, rapide, altier, penchant,
Ce « Je viens comme Thémistocle… »

Et le torride exil, et l’exhalation
D’une plaine perdue entre l’air et la grève,
Et puis, au loin la haine, — avec la passion
Qu’avaient pour vous les fronts qui rêvent ;

Et votre mort, — et puis l’oubli, les jours, les ans,
La noble humanité recherchant la sagesse,
Honorant les travaux, la paix, l’humain printemps,
— Ah ! je songe à votre jeunesse,