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L’ORAGE


Voici le frais orage, ah ! que toute la pluie
Descende sur mon cœur et baigne mon amour,
Que la campagne vive où l’eau roule ou s’appuie
S’égoutte sur ce cœur si fervent et si lourd.

Comme les arbres las qui reçoivent l’averse
Je tends assidument vers la fraîcheur de l’eau
Ma vie audacieuse et chaude que traversent
Les regards de l’Amour et ses durs javelots.