Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/145

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Les secrets que gardaient le temps,
L’âpre fortune des journées,
Laissent l’âme moins étonnée
Que les flots de l’amour montant.

L’été à qui ses parfums pèsent,
Les longs silences de l’hiver,
Moins que le cœur près de la chair
Donnent d’étourdissants malaises.

Les bois odorants et mouillés
Où montent dans l’ombre qui plane.
Les belles fleurs de valériane
Et les hauts iris quenouillés,

Offrent moins de verte nature
Que ce que le cœur voit en soi
D’herbes, de sources et de bois
Et de sylvestres aventures.