Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


APAISEMENT


C’est vrai que ce jour fut intolérablement
Inquiet, désolant, aigu, luisant, aride ;
Mais le soir vient, un soir si tendre et si clément,
Un peu tremblant, un peu glissant, un peu humide.

Le ciel d’un gris de lin a la fraîcheur de l’eau,
Sans plus rien qui tourmente et sans plus rien qui pèse,
Un vent harmonieux, dans le soir lent et beau
Éparpille une odeur de mouillure et de fraise.