Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/16

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Madame de Fontenay revint d’un pas plus lent chez elle.

Elle regardait avec plaisir le petit hôtel vers lequel elle marchait, les caisses de fleurs suspendues aux grilles devant les fenêtres. Quand elle eut atteint la porte, elle pénétra dans un vestibule de pierre, sonore et frais, un peu campagnard, avec des clous de cuivre au mur où restaient accrochés des chapeaux d’homme et des cannes.

Elle aimait la sensation de la demeure retrouvée, la paix des chambres contre lesquelles tremblaient les bruits faibles et distants de la rue. Elle rejoignit son mari qu’elle trouva occupé à ranger des livres, elle l’embrassa et l’entraînant par la main dans la salle à manger, se mit à table en face de lui.

Il lui parla de mécanique dont il s’occupait par inclination, de télégraphie et des progrès de l’aérostation. Elle ne l’écoutait pas beaucoup, elle ne pensait à rien. Si elle avait eu quelque énergie, elle eût pu avec un apparent intérêt lui répondre, mais vraiment elle était trop lasse et ne pouvait penser à rien.