Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/36

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Jérôme, parla avec lui distraitement ; les premières fois qu’elle l’avait reçu elle s’était donné de la peine pour l’entretenir de ses projets, de sa carrière, pour s’y intéresser : elle ne s’y intéressait pas.

Ce jeune homme ne lui était pas agréable.

Quoiqu’il parût modeste et réservé, il semblait que ce qui se disait autour de lui ne l’impressionnât aucunement, ne pénétrât ni ne modifiât ses pensées. Madame de Fontenay sentait qu’elle ne l’étonnait pas.

Elle ne tenait pas à l’étonner, mais elle eût voulu que cela se fît naturellement, sans qu’elle y prit garde ; elle était habituée à ce qu’on dît autour d’elle : « Vous, madame, qui n’êtes pas comme les autres. »

Elle voyait qu’il était occupé de soi ; elle le laissait.

— Maintenant, que Jérôme nous chante quelque chose, s’écria Pierre, qui étouffait mal sa contrariété, n’ayant pu convaincre Henri sur Michelet, historien.

Les réunions chez madame de Fontenay finissaient toujours sur ce désir d’entendre chanter