Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de brume bleue, et qu’elle entendait venir d’un jardin lointain, le cri du coq, évocateur de paille jaune, madame de Fontenay eut un désir impatient de revoir en cette fin de mai la campagne printanière. Elle pria son mari de la laisser aller, ou de l’accompagner au château des Bruyères, dans l’Oise, qui était la propriété de madame de Fontenay sa belle-mère, et où celle-ci s’était installée avec Marie.

Henri ne demandait pas mieux. Il venait de terminer les recherches et les plans dont il avait besoin pour la construction d’un bateau qu’il désirait avoir, afin de faire quelques expériences scientifiques en mer. Il accompagnerait Sabine, se reposerait et pêcherait toute la journée dans la rivière.

— Nous resterons là une quinzaine de jours, dit-il ; nous pouvons très bien emmener Jérôme qui adore la campagne.


— Et Pierre ? demanda Sabine.

— Pierre ne voudra pas venir. En ce moment, il a des querelles avec cette actrice qu’il croit aimer encore, ou qu’il croit ne plus aimer. Il nous boude.