Page:Noailles - La domination, 1905.pdf/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
LA DOMINATION

toine Arnault : « Tais-toi, Antoine. » ou bien la comtesse, devenue démente, se figure-t-elle cela ? ou bien est-ce une plaisanterie, une comédie, quelque chose d’organisé qui oblige mademoiselle Tournay, qui n’en a pas l’intention ni l’envie, de dire en ce moment à Antoine Arnault, qu’elle connaît à peine : « Tais-toi, Antoine ».

La comtesse ne peut plus avancer ; elle perd la tête ; elle veut savoir… Qui peut-elle interroger ? Elle ne peut rien. Elle s’assoit. Le comte Albi et le marquis di Savini font venir des granitti, des cigares.

Antoine, Émilie ne se doutent pas que Donna Marie a entendu cette phrase, pour laquelle d’ailleurs Antoine a considéré avec mépris l’imprudente et vulgaire Émilie.

Hélas, Donna Marie ! Vous tenez maintenant le bout du fil : vous allez suivre et vous expliquer les regards de votre Émilie, qui tantôt provoquent et tantôt fuient les yeux