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UNE HEURE D’ÉTÉ


Un store jaune, un rosier rose,
L’azur compact et scintillant
Qui parmi les maisons repose
Comme un lait bleu dans un bol blanc,

Une abeille, mol équilibre,
Poids vibrant, velouté, penché,
Qui s’enchaîne aux fleurs, et puis, libre.
Semble en volant se pourchasser.

Le silence, fleuve limpide.
Où, calme navigation,
Indéfiniment se dévident
De fines intonations.

Voilà la beauté pure et pleine
D’un jour par les dieux composé ;
Mais, ô Nuit, comme vous brisez
Cette ineffable porcelaine…