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ÉTÉ, JE NE PEUX PAS…



Été, je ne peux pas me souvenir de vous :
Tel est votre secret, et telle votre force.
Que dès que je vous vois jaillir de toute écorce
Un radieux effroi fait trembler mes genoux !

Quoi ! vous étiez ainsi l’autre année, et vous êtes
Ce même éclatement de verdure et d’odeur,
Cet excès d’abandon et de molle tempête
Par quoi vous endormez ou déchaînez le cœur ?

— Le monde est un pompeux pavillon de feuillage
Les bosquets, panachés de bouquets triomphants,
Se balancent ainsi qu’au dos des éléphants
L’éclatant palanquin de l’Inde qui voyage.