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Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/148

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140 VERS ÉCRITS EN ALSACE

Semble un fruit remuant sur la branche passive.
— Ô candide beauté des riants éléments :
L’azur, l’onde, le sol, tout est envolement !
L’abeille aux bonds chantants, vigoureusement molle,
Roule, tangue, s’abat de corolle en corolle.
Dans l’éther sans embu, et pareil au cristal,
L’oiseau sème ses cris comme un blé musical.
Les blancs pétunias créponnés, qui se fanent
Dès qu’on veut les toucher ou bien les respirer,
Semblent, dans leur faiblesse humide et diaphane,
Un défaillant bouquet de papillons sucrés.
— Ô Nature divine et fidèle à vous-même,
Exemple du labeur, exemple de l’amour,
Puisqu’il faut que l’on vive et qu’il faut que l’on aime,
Enseignez, par l’éclat éblouissant du jour,
Les cœurs les plus étroits et les fronts les plus sourds !