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ODE À UN COTEAU DE SAVOIE



Espiègle soleil, tu ris
Sur la sourcière prairie,
Où trois, quatre sources jettent
Leur eau tintante et replète,
Qui gonfle, et vient humecter
L’herbeux tapis de l’été !
— Les petits arbres fruitiers
Sont posés tout de travers
Sur ce coteau lisse et vert !
Un neuf et frêle poirier,
Par ses feuilles sans repos,
Pépie autant qu’un oiseau :
Il frémit, babille, opine,
Sous la brise la plus fine.
Quand, le soir, la lune nette
Le peinture d’argent clair,