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LA GRÈCE, MA TERRE MATERNELLE


Furtifs, glacés, pareils à des troupeaux de rennes,
Écartant le branchage et se glissant vers toi,
Ces rudes écoliers t’approchent et t’apprennent,
Toi que l’on respire et qu’on croit !

Hélas, ils ont touché ta ceinture pudique,
Grande vierge debout qui songes fixement,
Et un peu de ta main qui pend sur ta tunique
Est prise dans leurs doigts gourmands !

Se peut-il qu’on t’offense ou bien qu’on t’intimide,
Sainte légèreté qui semblait sans liens,
Comme une île des cieux, toujours un peu humide
Du souffle des flots Ioniens !

L’Histoire ne parlait de toi qu’avec délire,
Il ne suffisait pas d’être juste et courtois,
Le plus beau des Anglais, le grand porteur de lyre,
S’amusait à mourir pour toi !

Tu semblais bleu de lin et jaune comme l’ambre,
Chacun favorisait ton sublime renom,
Un voyageur niait avoir vu en décembre
La neige sur le Parthénon !