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Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/252

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RENONCIATION



J’ai cessé de t’aimer, Vie excessive et triste,
Mais tu t’agrippes à mon corps,
Mon être furieux veut mourir, et j’existe !
Et ta force me crie : « Encor ! »

Je me hausse en souffrant jusqu’au néant céleste,
Mais tes pieds d’aigle sont sur moi ;
Et plus je te combats, Destin sournois et leste,
Plus notre embrassement s’accroît.

— Quel plaisir désormais, ou quelle accoutumance
Mêlerait nos yeux ennemis ?
Je ne peux pas vouloir que toujours recommence
Une chance éclose à demi.