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Page:Noailles - Les Forces éternelles, 1920.djvu/385

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REPOSE-TOI, TAIS-TOI…


Repose-toi, tais-toi, respire seulement,
Pour enchanter mon cœur il suffit que tu vives,
Ton regard a le poids de deux noires olives
Dans ton visage pâle, anxieux et charmant.

Tu goûtes, en fumant, la chaleur catalane,
Dans un blanc cabaret, sur le sol de safran ;
On voit un aloès, un cimetière, un âne,
Et l’enivrant azur du ciel indifférent.

Et voici que, traînant leur guitare enjôleuse,
Deux graves mendiants, suffoqués par l’été,
Implorent de l’hôtesse, avec humilité.
Le vin acide et froid, dont l’odeur est rugueuse.