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Page:Noailles - Les Vivants et les Morts, 1913.djvu/197

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JE N’AI VU QU’UN INSTANT…


Je n’ai vu qu’un instant les pays beaux et clairs,
Sorrente, qui descend, fasciné par la mer,
Tarente, délaissé, qui fixe d’un œil vague
Le silence entassé entre l’air et les vagues ;
Salerne, au cœur d’ébène, au front blanc et salé,
Où la chaleur palpite ainsi qu’un peuple ailé ;
Amalfi, où j’ai vu de pourpres funérailles
Qu’accompagnaient des jeux, des danses et des chants,
Surprises tout à coup, sous le soleil couchant,
Par les parfums, croisés ainsi que des broussailles…
Foggia, ravagé de soleil, étonné
De luire en moisissant comme un lis piétiné ;
Pompéi, pavoisé de murs peints qui s’écaillent ;
Paestum qu’on sent toujours visité par les dieux,
Où le souffle marin tord l’églantier fragile,