Page:Noailles - Les Vivants et les Morts, 1913.djvu/31

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ON NE PEUT RIEN VOULOIR…


On ne peut rien vouloir, mais toute chose arrive,
Je ne vous aime pas aujourd’hui tant qu’hier,
Mon cœur n’est plus une eau courant vers votre rive,
Mes pensers sont en moi moins divins, mais plus fiers.

Je sais que l’air est beau, que c’est le temps qui brille,
Que la clarté du jour ne me vient pas de vous,
Et j’entends mon orgueil qui me dit : « Chère fille,
« Je suis votre refuge éternel et jaloux.

« Quoi, vous vouliez trahir le désir et l’attente ?
« Vous vouliez étancher votre soif d’infini ?
« Vous, reine du désert, qui dormez sous la tente,
« Et dont le cœur vorace est toujours impuni ?