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Page:Noailles - Passions et vanités, 1926.djvu/15

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femme abdique son pouvoir émouvant, excessif, sa souveraineté par l’embarras charmant et la défaillance, ses droits affirmés par l’apparent signe distinctif.

Son ambition, aujourd’hui, est d’être pratique. « J’ai coupé mes cheveux », entendez-vous dire, soudain, aux personnes qui semblaient devoir, par leur caractère modeste et fidèle, éviter cette innovation : « Je les ai coupés parce que c’est vraiment commode. Je n’ai plus à m’occuper de mes cheveux. Que de temps de gagné ! Un coup de brosse le matin et me voici coiffée pour l’après-midi entière, pour le soir, pour toujours ! »

Elles croient, ces inconscientes, nous convaincre par la fermeté réjouie de leur confession, mais, une semaine après l’allègre sacrifice, nous voyons bien qu’elles ont introduit dans leur vie un souci constant, un joug nouveau, et ces filles garçonnières ont tout à coup, sans que jamais elles veuillent en convenir, un vocabulaire d’esclaves romanesques : « M. Rodolphe m’attend »,