CHAPITRE VIII
e luxe amical et prodigue dans lequel, petite
fille, je voyais mes parents et leur entourage
se mouvoir développait rapidement chez moi,
par l’observation et par de subites tristesses, le
goût de la méditation, des groupements familiers,
des repas pris dans l’intimité. Non pas que devaient
m’abandonner le plaisir et la vigueur que me
communiquèrent toujours les foules. J’ai aimé et
j’aime l’agora. L’affluence humaine a pour moi
un seul visage, un seul cœur, qu’il s’agit d’atteindre,
de forcer, de convaincre. Attraction de la
multitude, circulation sanguine étendue et unifiée,
débats et triomphes sur le forum, moi, si
souvent l’amie du silence, de la torpeur rêveuse et
de la mort, je ne cesserai de vous louer et de me
complaire à vos fêtes tumultueuses et fécondes !
Aussi, ai-je souvent pu rassurer des amis qui s’excusaient
du nombre de leurs convives, dont ils