Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’étoit plus vide. Un autre homme venait d’y appuyer sa tête, sa tête renversée en arrière, et son cou montroit à mes yeux la trace de la blessure, la cicatrice triangulaire du fer de lance qui me ravit Polémon au siége de Corinthe. Ses cheveux ondoyans rouloient leurs boucles dorées autour du bloc sanglant ; mais Polémon tranquille et les paupières abattues, paraissoit dormir d’un sommeil heureux. Quelque sourire qui n’étoit pas celui de la terreur voloit sur ses lèvres épanouies, et appeloit de nouveaux chants de Myrthé, ou de nouvelles caresses de Thélaïre. Aux traits du jour pâle