Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/155

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étoit mort avec ses soldats ; l’expression terrible encore de ses traits annonçoit qu’il n’avoit pas été égorgé dans son sommeil, et que sa vie coûtoit cher à l’ennemi.

La belle Iska, sa fille, unique sœur de vingt-quatre guerriers, étoit tombée au pouvoir du tyran, et l’air apportoit de loin à ses frères désolés les gémissemens de la colombe captive sous la serre du vautour.

C’est pourquoi, les yeux fixés sur la hauteur inaccessible, ils méditoient la vengeance et n’osoient l’espérer : quelques-uns déchiroient leur sein d’une main furieuse en accusant le ciel.