Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/157

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Sa barbe descend en flocons argentés sur ses flancs robustes qu’embrasse une large courroie. Le hanzar[1] est caché dans les vastes plis de sa ceinture de laine bigarrée. La guzla[2] pend à son écharpe.

Il monte d’un pas ferme encore le sentier périlleux du rocher qu’il a vu pendant quatre-vingts ans sous les lois

  1. Les Francs disent ordinairement cangiar. Dans notre vieux françois qui a peut-être retenu quelques traditions des croisés, ce mot signifie une serpe. C’est un grand coutelas ordinairement enfermé dans une gaine de laiton, garnie de pierres fausses.
  2. Instrument de la forme de la guitare ancienne, c’est-à-dire en hémi-ovoïde avec un manche. Il n’a qu’une corde composée de crins de cheval.