Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/17

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un petit nuage lumineux au milieu d’un ciel éteint. Ils se pressent, ils s’embrassent, ils se confondent, impatiens de renouer la conversation magique des nuits précédentes, et de se raconter des événements inouïs qui se présentent cependant à votre esprit sous l’aspect d’une réminiscence merveilleuse. Peu à peu leur voix s’affaiblit, ou bien elle ne vous parvient que par un organe inconnu qui transforme leurs récits en tableaux vivans, et qui vous rend acteur involontaire des scènes qu’ils ont préparées ; car l’imagination de l’homme endormi, dans la puissance de son âme indépendante et solitaire, participe en quelque chose