Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/18

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à la perfection des esprits. Elle s’élance avec eux, et, portée par miracle au milieu du chœur aérien des songes, elle vole de surprise en surprise jusqu’à l’instant où le chant d’un oiseau matinal avertit son escorte aventureuse du retour de la lumière. Effrayés du cri précurseur, ils se rassemblent comme un essaim d’abeilles au premier grondement du tonnerre, quand de larges gouttes de pluie font pencher la couronne des fleurs que l’hirondelle caresse sans les toucher. Ils tombent, rebondissent, remontent, se croisent comme des atomes entraînés par des puissances contraires, et disparoissent en désordre dans un rayon du soleil.