Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/22

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plus rares, dans une clairière ouverte sans doute par la cognée du bûcheron, le rayon tremblant d’une étoile pâle et cernée de brouillards. Mes paupières appesanties se rabaissoient malgré moi sur mes yeux fatigués de chercher la trace blanchâtre du sentier qui s’effaçoit dans le taillis, et je ne résistois au sommeil qu’en suivant d’une attention pénible le bruit des pieds de mon cheval, qui tantôt faisaient crier l’arène, et tantôt gémir l’herbe sèche en retombant symétriquement sur la route. S’il s’arrêtoit quelquefois, réveillé par son repos, je le nommais d’une voix forte, et je pressois sa marche devenue trop lente au gré de ma lassitude et de