Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/42

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temps la langueur de ses traits abattus, je ne sais quel mélange inconcevable d’abrutissement et de fierté qui rappelait le désespoir d’une panthère assujettie au baillon déchirant du chasseur, le faisoient remarquer dans la foule de ses misérables compagnons ; et quand il passoit devant des femmes, on n’entendoit qu’un soupir. Ses cheveux blonds rouloient en boucles négligées sur ses épaules, qui s’élevoient blanches et pures comme une touffe de lys au-dessus de sa tunique de pourpre. Cependant, son cou portoit l’empreinte du sang, la cicatrice triangulaire d’un fer de lance, la marque de la blessure qui me ravit Polémon au siége de Corinthe,