Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Après avoir parcouru ainsi, tant notre élan étoit rapide, une distance pour laquelle les langages de l’homme n’ont point de terme de comparaison, je vis jaillir de la bouche d’un soupirail, voisin comme la plus éloignée des étoiles, quelques traits d’une blanche clarté. Pleine d’espérance, Méroé s’élança, je la suivis, entraîné par une puissance invincible ; et d’ailleurs le chemin du retour, effacé comme le néant, infini comme l’éternité, venoit de se fermer derrière moi d’une manière impénétrable au courage et à la patience de l’homme. Il y avoit déjà entre Larisse et nous tous les débris des mondes innombrables qui ont précédé celui-ci dans les essais